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Histoire de mieux comprendre...

    Nous ne savons pas grand-chose sur l’origine du peuplement de la région toulonnaise et de son développement, concrétisé au Néolithique par l’utilisation de certaines grottes du Faron comme ossuaires

    À l’Age du fer (VIe-Ier s. av. J.-C.) la région toulonnaise est habitée, comme en témoignent les restes d’habitats fortifiés comme la Courtine, la Vieille-Valette et Baudouvin.

    À cette période, deux fleuves, le Las et l’Eygoutier forment en leur delta un vaste marécage quasi impénétrable. Le Las naît 8 km au nord du Faron et draine les riches sources de la vallée de Dardennes. L’Eygoutier, lui, vient du nord-est et reçoit surtout les eaux du vallon Saint-Joseph et de la plaine de la Garde. La  mémoire collective retient ses tragiques débordements qui provoquèrent d’importantes inondations dans les quartiers de l’est de Toulon.

Les temps anciens

     L’histoire de Toulon débute au temps où les Romains tirent profit des eaux de Saint-Antoine, une des plus importantes résurgences de la vallée de Dardennes. Les indigènes l’appellent : Telo (dieu celte des eaux). Cette source abondante et pérenne est propice à l’alimentation et l’urbanisation. Ils s’installent sur les rivages au débouché du Las.

    «Telo Martius» devient le point d’ancrage des bateaux de commerce romains (commerce d’huile, de salaisons, de vin...). Les romains donnent à Toulon sa vocation maritime.


    Dès les débuts (vers le changement d’ère) on peut penser que Toulon s’appelle Telo-Martius (même si le nom n’apparaît qu’un peu plus tard dans les textes) Toulon est alors une agglomération côtière étroite, la ville s’étend vers le sud et vers l’est. Les plages envasées deviennent des quais et on y trouve des quartiers populaires avec des échoppes et des ateliers (forgeron, tabletier, artisanat...).

    À la fin IVème, début Vème siècles, le procurateur Telonensis, haut fonctionnaire romain est directeur d’une teinturerie et la petite cité devient : «teinturerie impériale de pourpre de Gaule» (le pourpre étant la couleur rouge destinée à l’empereur et fabriquée à partir d’un coquillage, le murex, et d’un insecte, la cochenille).

    Des traces de cette activité ont été retrouvées, sous forme d’amas de murex concassés, lors des fouilles de l’îlot Magnaque. À cette époque, Toulon est déjà le siège d’un évêché. La ville est alimentée en eau par la source de Saint-Antoine au Jonquet et la source Saint-Philip à Sainte Catherine.

Le Moyen Âge

  Après un vide documentaire durant le Haut Moyen âge (lacune de la liste épiscopale entre 680 et 878), les textes évoquent du Xème au XIIème siècle une insécurité chronique.

Les dernières attaques sarrasines datant de 1178 et 1196, poussent les habitants à édifier les premières fortifications. Celles-ci seront renforcées en 1285.


    A partir du XIVèmesiècle, la ville est alimentée en eau par le Béal de Bonnafé (Bonae Fidei) qui capte la source Saint-Antoine et aboutit rue des Boucheries.

    Toulon n’est alors qu’une bourgade de pêcheurs. Mais sa situation géographique (vaste rade et falaises abruptes) va lui permettre de devenir, dès le XVème siècle, un port militaire.

la source de Saint-Antoine

La propriété Granval vers 1830. Ce domaine est situé avenue des Routes où se situe la caserne des pompiers.

Création de l’arsenal militaire

Petit à petit, les hommes vont sécuriser et agrandir la ville, en bâtissant sur les marais et les plages envasées. L’essor de la ville est souvent interrompu par les nombreuses guerres, notamment l’occupation par les impériaux en 1524, puis 1536 (Charles Quint) et les multiples attaques et séjours de la flotte turque de Barberousse (1543-1544). Accompagnant ou suivant ces campagnes militaires, les épidémies de peste déciment la population toulonnaise (1453, 1460, 1587...).

A cette période, les eaux de la Foux (1519) et de la Baume de Dardennes (1557) sont captées et utilisées.


En 1599, sous l’impulsion d’Henri IV, Toulon va vivre son extension territoriale avec la création de l’arsenal et l’aménagement de la rade (darse de Henri IV). La cité va se développer et prospérer grâce à la Marine.


En 1610, Toulon possède 30 fontaines publiques et 4 lavoirs. Ils sont alimentés (canal des fontaines ou des eaux potables) par les sources de Saint-Antoine, la Baume de Dardennes ou Fougassière et Saint-Philip.

En 1645, les eaux de la Foux de Dardennes sont amenées à Toulon par un canal : le Béal. Les eaux servent (en principe) au nettoyage des chaussées, à l’irrigation des terres et au fonctionnement des moulins.

Malgré les modifications urbaines le petit pont situé sur le dessin, ci-dessus, est toujours debout en 2011. On notera l’importance du débit.

L’ère Vauban

A la fin du XVIIèmesiècle (1679-1681), Vauban assèche 20 hectares de marais en détournant le Las vers Lagoubran et l’Eygoutier vers le Mourillon (fort Saint-Louis).

De 1680 à 1701, Toulon s’étend et gagne une nouvelle fois sur la mer avec le creusement d’une nouvelle darse, dite «darse Vauban» (Plan de Vauban pour la ville et l’arsenal - page suivante).


En 1707, la cité est une nouvelle fois assiégée et résiste héroïquement au Duc de Savoie. Après la libération s’en suit un hiver terrible (gel).  De 1720 à 1721 sévit une épidémie de peste meurtrière, la dernière en date au cours de laquelle périra la moitié de la population. 

A la mort de Louis XVI en 1793, les royalistes livrent la ville aux Anglais. Les armées de la Convention, sous les ordres du Général Dugommier et du Capitaine Bonaparte, forcent l’ennemi à évacuer la cité. La flotte anglaise abandonne la rade, l’armée républicaine fusille les insurgés. En punition, Toulon perd son nom et sera rebaptisée, sous le joli nom de : «Port-La-Montagne». Le siège du département est transféré à Grasse.

Toulon devient le point de départ d’innombrables aventures maritimes vers des terres lointaines : la campagne d’Italie (1796) et l’expédition d’Egypte de Bonaparte (1798), l’Algérie (1830), l’Afrique occidentale, l’Indochine, le Mexique...  En 1837, le creusement du port marchand est entrepris.

La fin du XIXème siècle

En 1852, Louis Napoléon Bonaparte décrète l’agrandissement de la ville par le déclassement des remparts Vauban. Le bagne est transféré à Cayenne (mais le dernier forçat quittera la ville en 1873). On étend l’arsenal vers l’ouest, dans les marécages de l’embouchure du Las, c’est l’aménagement de la darse de Castigneau et en 1862, l’aménagement de la darse de Missiessy.

L’Etat prend possession du domaine de Missiessy et de son château en 1860. À proximité se situe une source abondante d’eau potable : la source de Missiessy.

En 1865, le fameux tunnel du Ragas est achevé. L’ouvrage réalisé par la Société d’Exploitation du Ragas, permet de faire écouler l’eau du Ragas dans le cours du Las.

En 1879, la marine qui utilise la source de Rodeilhac, achète la propriété Peyret où un puits apporte un débit plus important.

A partir de 1882-1883 une concession  est accordée à la Compagnie Générale des Eaux. En rachetant les moulins de Dardennes, le 7 mai 1883, la C.G.E se trouve, de ce fait, seule propriétaire des sources du Ragas .


       1884, dernière épidémie de choléra (la ville est durement frappée en 1849, 1854, 1855 et 1865), le canal des eaux potables, le Béal et la source Saint-Philip sont vivement suspectés.

La Compagnie Générale des Eaux réalise en 1887 un réseau moderne d’adduction et de distribution   alimenté par les eaux du Ragas, de Saint-Antoine, de la Baume de Dardennes et de Saint-Philip. Mais les eaux de ces deux dernières sources sont suspectées et ne seront utilisées qu’en cas de nécessité absolue. 

En 1891, remise en service de la source Saint-Philip.


Le 5 mars 1899 explosion de la poudrière de Lagoubran et 2 ans plus tard les toulonnais peuvent visiter la première grotte aménagée du Var : les grottes de Lagoubran.

Malgré les guerres et les épidémies, Toulon n’a jamais cessé de s’accroître à un rythme de plus en plus rapide depuis la fondation de l’Arsenal et, surtout, depuis le       XIXème siècle.

L’alimentation en eau, sa qualité et son traitement, ainsi que l’assainissement sont, pour Toulon, l’enjeu majeur de ce XXème siècle.

La digue dite de «Vauban» au Jonquet.

Le début du XXème siècle

    C’est entre 1901 et 1906 que la ville réalise enfin un réseau d’assainissement et construit une station de traitement des effluents (qui cessera de fonctionner 10 ans plus tard).


Les ressources locales en eau sont rapidement insuffisantes (les eaux du Ragas, de Saint-Antoine, de la Baume de Dardennes et de Saint-Philip) notamment au cours des années 1903-1908 qui sont exceptionnellement sèches.

La mise en service du réseau d’égouts à chasse (le 15 mai 1908), les besoins croissants de la population et de la Marine amènent la Compagnie Générale des Eaux à reprendre le vieux projet de barrage de la vallée de Dardennes. Projet ambitieux, délicat et soumis à de vives polémiques...

Une autre solution serait  d’optimiser le débit de l’exutoire du tunnel du Ragas, en bétonnant l’orifice des exutoires que sont la petite et grande Foux, le Rabas, le Rerabas, le Pin, le Figuier et le vallat des Roux. Cette manoeuvre est tentée en 1908. Les eaux de ces sources trouvent de nouveaux cheminements et la Compagnie Générale des Eaux doit se résoudre à construire le barrage.

1908 : Pose d’une vanne dans le but de tamponner la source des platanes et d’augmenter le débit du tunnel du Ragas.

Le barrage de Dardennes

    En 1912, le barrage est terminé. Le 4 mai, création de la Régie municipale des eaux qui possède les  sources de Toulon, soit la Baume, Saint-Antoine, le captage du Ragas ainsi que le barrage de Dardennes (éventuellement  Saint-Philip). Celles-ci servent à alimenter Toulon, la Seyne et l’Arsenal en eau potable.


Tous ces captages n’empêchent pas Toulon de manquer d’eau. Survient la plus terrible sécheresse que l’agglomération ait connue entre le 1er décembre 1920 et le 5 décembre 1921. Le barrage demeure vide du 8 octobre 1920 au 5 décembre 1921 ! Il ne tombe que 270 mm d’eau, en 12 mois. La moyenne annuelle étant de 750 mm.


Au mois d’Octobre 1926, 470 mm d’eau tombent sur Toulon en 6 jours (dont 270 mm en moins de 2 heures).  Ce chiffre nous laisse perplexes. La même année, la ville toujours déficitaire en eau par rapport à la demande, doit réemployer les sources de la Baume et de Saint-Philip malgré la défiance justifiée qu’inspire leur qualité.

De son côté, la Marine aurait utilisé de l’eau de mer (!?). Des travaux de terrassement, près de la porte de Castigneau mettent fortuitement à jour une nouvelle source : la source de Castigneau.

Le 5 octobre 1934, l’eau de la Fontaine d’Ajonc (barrage de Carcés,   achèvement en 1939) arrive à Toulon déchaînant l’enthousiasme des toulonnais (qui après avoir tant souffert, se croient désormais assurés de ne plus manquer d’eau...).

Relevés topographiques pour la construction de la Retenue de Dardennes.

La 2e guerre mondiale

    Epargnée au cours de la première guerre mondiale, Toulon a gravement souffert pendant la deuxième. En 1939, l’ensemble des installations de la distribution des eaux de Toulon fonctionne normalement, mais la guerre va gravement endommager tous les réseaux d’adduction.


En Novembre 1943, lors des bombardements alliés, la majeure partie du réseau de distribution est détruite. Disparition de la source de Castigneau. Les toulonnais revivent l’ère des restrictions d’eau. Toulon ville héroïque et martyre, est citée à l’ordre de l’armée par M.R. Schuman  et décorée de la Croix de Guerre 1939-1945 avec palmes.


L’amélioration constante de l’alimentation en eau potable de l’agglomération toulonnaise n’a jamais permis de couvrir totalement les besoins en eau de la population.

A part une brève période (lors de l’adduction des eaux du centre de Font-d’Ajonc) Toulon a toujours manqué d’une nouvelle source.


En mars 1952, l’Émissaire du Cap Sicié est achevé et mis en service aussitôt. Sa construction a débuté en 1940 date à laquelle est créé le SIRTTEMEU (Syndicat Intercommunal de la Région Toulonnaise pour le Traitement et l’Évacuation en Mer des Eaux Usées). Il s’agit au départ, d’évacuation et non de traitement.


Pour faire face à la sécheresse et à la forte expansion des populations (pénurie d’eau), les départements du Var, des Bouches du Rhône et la ville de Marseille décident en 1957 de réaliser un canal pour alimenter en eau toute la région.


En 1977, les communes de la Seyne, Toulon et Six-Fours sont alimentées en secours par la Société du Canal de Provence avec l’eau du Verdon (Fontaine l’Évêque). Il ne s’agit que d’une liaison de secours, car chacune des ces communes a ses propres ressources en eau.


A cette même période, se met en place un plan d’assainissement du littoral. En 1977, il n’existe aucune station d’épuration. Naît alors une volonté de traiter les eaux usées visant à supprimer tout rejet direct dans la mer (avec ou sans courant Ligure).

Depuis 1990

    En 1990, affermage des Régies des Eaux et de l’Assainissement.

En 1993, Sous l’impulsion de trois associations (UFOLEP, ALADIN, Comité Départemental de Spéléologie) apparaît l’association SPÉLÉ-H2O qui met en place le projet Spélé-Eau, un vaste programme de traçage sur le plateau de Siou Blanc.


En Février 1995, traçage dans l’aven de la Solitude (Plateau de Siou-Blanc), la fluorescéine est détectée dans le barrage de Dardennes et à la source de Saint-Antoine .


En Juillet 1997, mise en fonctionnement de la station d’épuration des eaux résiduaires au Cap Sicié (Amphitria). En 2001, les eaux usées sont traitées par le procédé chimique biocarbone. 


Naissance de l’association Val d’As en juin 2002 qui a pour objet de favoriser le développement durable de la vallée du Las et de mettre en œuvre un ensemble de projets pour revaloriser la rivière.

Aujourd’hui, l’absence d’eau devient, en effet, de plus en plus préoccupante. Toulon pourrait-elle encore manquer d’eau potable ?


L’homme, depuis des temps immémoriaux, a puisé dans la vallée du Las toutes les richesses nécessaires à ses activités sans réellement respecter les équilibres. 

Que sont devenues ces sources tant convoitées par l’homme ?  Disparues, taries, noyées, bombardées, bétonnées ou cachées ?

Pourtant, elles faisaient la beauté et la richesse de notre cité. Les étrangers l’avaient baptisée la ville des fontaines...

Qu’en reste t-il aujourd’hui ?

Bibliothèque Nationale - Département carte et plans ©

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Le Las au Jonquet

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