Le petit Larousse  explique le terme “légende” en disant que c’est un récit à caractère merveilleux, où les faits historiques sont transformés par l’imagination populaire ou par l’invention poétique. Il est précisé aussi que ce peut être  une histoire déformée et embellie par l’imagination.

Louis Henseling dans l’ouvrage « ZigsZags dans le Var » nous donne son interprétation :

« Dans le Nord-Est de Sainte-Anne d'Evenos. à peu de distance de cette localité. Aux abords des Andrieux, une dépression circulaire se creuse que les habitants désignent sous le nom de « l’ièro prefoundado» ce qui signifie « l'aire engloutie » : c'est une manière d'affaissement de terrain envahi par la végétation et d'une profondeur de quelques mètres.

Et ,voici ce que racontent à ce sujet les anciens du pays.

En des temps fort lointains, cette terre appartenait à un Paysan travailleur acharné et mécréant notoire. Cet homme avait là une aire sur laquelle il venait au temps de la moisson fouler son blé avec ses deux chevaux. Certaine année comme le 26 juillet qui est le jour où  Evenos fête sa patronne sainte Anne. mère de la Vierge Marïe. des voisins répondant à l' appel des cloche s'en allaient prier leur patronne, il. interpellèrent notre homme qui faisait bruyamment claquer son fouet tandis que ses bêtes, tournant en cercle, soulevaient sur l'aire une poussière que doraient les rayons du soleil descendant à l’horizon, derrière les crêtes du Gros Cerveau, mais le travailleur acharné ne répondit que par des injures et blasphèmes en s'acharnant dans sa tâche ... Et lorsque leurs dévotions achevées les voisins passèrent en cet endroit. l'aire avait disparu et un grand trou circulaire en marquait seul l'emplacement.

Et depuis, quiconque passe dans ces parages pendant la nuit du 26 au 27 juillet entend monter du sol, parmi le hennissement des chevaux les jurons et les blasphèmes du damné. »

Il se dit dans les parages que la « Foux » a cessé de couler de manière permanente depuis ce jour-là…  À notre connaissance aucun document historique ne soutien ou n’infirme cette thèse…

    Toujours est-il qu’or mis toute considération déiste, les interprétations géologiques et spéléologiques montreraient que l’effondrement aurait pu changer le cours souterrain de l’eau pour le dévier vers une autre destination. Les futures explorations pourraient fournir quelques précieux éléments…

Les gravures illustrant cette page sont issues du patrimoine pariétal régional notamment des abris sous roche du Destel et du Gros-Cerveau

Dans un mail, Robert Durand, spéléologue, précise “Sur des documents du début 19ème siècle  faisant référence à des comptes rendus notariaux ( ? ) l’effondrement daterait de la fin du 17ème   peut être en  relation avec le tremblement de terre de Lisbonne ? mon idée  mais à vérifier….”

Dessin Valérie Mercier

Extrait du film : “Il était une fois la Foux de Sainte-Anne d’Evenos”

Version inédite enregistrée en Juillet 2005 par Robert Nicod et Philippe Maurel